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ARTISTES PARISIENS DU XVIe ET DU. XVIIe SIECLE.
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76..— Gentian Bourdonnois ,peintre du Boi'1'.
Donation mutuelle de Gentien Bourdonnois, peintre du Roi et valet de chambre de la Reine Mère, et de Jeanne de Gouget, sa femme. — 31 juillet 1567.
Par devant Jehan Trouvé et Nicolas de la Vigne, notaires du Roy nostre Sire ou Chastellet de Paris, furent presens en, leurs personnes Gentian- Bourdonnois, painctre du Roy et varlet de .chambre de la Royne mère dud. sieur, demeurant au Port- Saincte-Marie;en Agenois121, païs de Gascongne, de present estant à Paris pour aller en court faire le service de son quartier, comme il dict, d'une part, et Jehanne de Gouget, sa femme, de luy auctorisée en ceste partie; laquelle auctorisation elle a prinse et receue en elle voluntairement, pour par elle avec sond, mary faire ce qu'il ensuict. Lesquelz, pour consideration qu'ilz n'ont aucuns enffens, l'amitié et la dilection qu'ilz ont et portent l'un à l'autre, les peines et travaulx qu'ilz ont prins et'prendront à acquerir, les biens qu'ils ont de present et •auront cy après par la grâce de Dieu, desi-rans qué le survivant d'eulx deux ayt moien dé s'entretenir en son estat, ont donné et donnent l'un à l'autre à tousjours et au survivant l'un de l'autre, ce acceptant l'un de l'autre, tous et chascuns les biens tant meubles que. immeubles, soient propres, acquestz ou conquestz immeubles, de quelque nature que soient lesd, biens qui appartiendront au premier mourant d'eulx deux
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au jour de son decedz, sans aucune chose en excepter, pour en joir par le survivant et les siens de son costéet ligne, tant en droict de propriétté que usufruict, perpetuellement à tousjours,. voulans la presente donnation sorlir son plain et entier effect, le tout selon et ainsy et en la meilleure assurance que lesd, parties peuvent faire lad. donnation et adventaige l'un à l'autre, soict par puissance de droict escript ou autrement, et selon que les coustumes et lieux où lesd, biens sont et seront assis et trouvez le permectent; voulans oultre ces presentes estre insinuées partout où il appartiendra, et pour cest effect constituent leur procureur irrévocable le porteur de ces presentes], auquel ilz donnent pouvoir de. ce faire, le tout pourveu et ou cas que au jour du decedz dud. premier mourant il n'y ayt enffens Vivans d'eulx deux, ét à la charge d'accomplir le teslament dud. premier mourant jusques à la somme de quarente livres tournoiz, et où il y aura enffant, la presente donnation n'aura lieu. Promectans, etc., obligeans, chascun en droict soy, renonçans, etc. Faict et passé double cestuy, expedié pour led. Bourdonnois, l'an 1567, lé jeudy 310 et dernier jour de juillet. Signé : Trouvé et de la Vigne. Et au doz est escript : Registré par moy de la Vigne. Et aud. doz dud. contract a esté mis et escript l'insinuation, ainsy qu'il s'ensuyt :
L'an 1572, le mardy, 3e jour de juing, le present contract de don mutuel a esté apporté au greffe du Chastellet, et icelluy insinué, accepté et eu pour agréable, aux
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'i' Gentien ou Gentian Bourdonnois n'était pas le premier venu. Dès i56o, il est attaché à la maison de la Reine Mère {Renaissance, I, 222-223), non seulement en qualité de valet de chambre, mais encore comme peintre, ll est donc tout naturel de le voir, en 1567, au -erv--e du roi Charles IX. En quoi consistait son office? Notre acte le laisse soupçonner, de manière quelque peu vague. Domicilié en Gascogne, au Port-Sainté-Marie, il ne vient à Paris que pour faire son service de quartier. Le reste de l'année, il habite l'Agénois. Singulière situation, il faut l'avouer.
Quant à la déclaration d'affection réciproque motivant la donation mutuelle de tous leurs biens présents et à venir par les deux époux, prouve-t-elle que ce ménage était très uni, quoique sans enfants, ou bien n'est-ce qu'une formule banale? On Ia rencontre dans la plupart des actes analogues.
m Arrondissement d'Agen.
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